Samedi 3 juillet : nous installons le 4x4 à la Féria, sur un très bon emplacement que nous a réservé la directrice de l'Office du Tourisme. Comme nous le faisons sur les salons en France, nous ouvrons la tente de toit et l'auvent, ce qui nous donne plus de visibilité. François et Alex (de l'Office) nous installent même un vidéo projecteur qui nous permet de présenter notre diaporama Amérique du sud et nos vidéos. Horaires latinos obligent, la foule commence à arriver vers 17 h, sachant que la feria est ouverte jusqu'à 1h du matin.
Les mexicains, peu habitués à voir des "voyageurs au long cours" avec leur propre véhicule, ont un peu de mal à réaliser le pourquoi de notre présence à la Féria, et nous posent beaucoup de questions, tout en visitant notre 4x4.
Le dimanche, nous avons droit, sur notre stand, à une interview télé (Canal 12), et à la visite du directeur de la Féria, qui nous apporte un superbe colis avec les principales spécialités gastronomiques de l'état de Durango. Nous avons vraiment tapis rouge, une fois de plus l'accueil est émouvant. De plus, nous avons notre photographe personnel, en la personne de notre hôte, François, qui couvre totalement notre événement.

Ce dimanche, ce sont les élections municipales et l'élection du gouverneur dans l'état de Durango. On apprendra le lundi que 5 urnes ont été dérobées par des bandes armées dans la deuxième ville de l'état, et que 17 urnes ont été volées à Durango, capitale de l'état. Démocratie, où es-tu ??

Lundi, grâce à l'autorisation spéciale de l'Office du Tourisme, nous allons à Villa del Oeste, un vrai décor de western à une douzaine de km de Durango. Le décor est fermé aujourd'hui au public (il y a un tournage de film à l'intérieur d'un saloon), et nous avons ainsi tout le décor pour nous seuls, afin d'y faire des photos avec … notre 4x4 ! De nombreux westerns américains y ont été tournés, notamment par le réalisateur John Ford.

Manuel, le comédien le plus populaire de Durango, nous y attend en tenue de bandit ; quant à nous, habillés et armés en cow-boys, notre rôle est de le capturer, et c'est tête sur le capot du 4x4 et pistolet sur la tempe que Manuel se rendra ! Nous n'avons pas de mal à nous prendre pour John Wayne, en faisant grincer les planches des trottoirs poussiéreux. Bien sûr, François couvre l'événement, nous permettant de réaliser notre premier roman photo.
C'est une après-midi entière que nous passons entre le saloon, le bureau du Shérif, et les autres bâtiments de la rue principale, fusil et pistolets à la main, protégés de nos ennemis par le 4x4. Que du bonheur !
Afin de nous remettre de nos émotions, nous emmenons François dans un bon restaurant … brésilien de Durango.

Jeudi 8 juillet : il est temps de quitter nos amis de Durango et de poursuivre notre route vers le nord. Nous nous dirigeons tout d'abord vers Creel, petite ville de montagne et une des haltes favorites des passagers du train du Canyon du Cuivre. Mais la saison des pluies est bien présente, nous obligeant à écourter notre visite de la région. Nous reprenons donc la route pour nous rapprocher de la côte pacifique. Une très longue mais belle route de montagne.

Nous passons 48 heures chez Clotilde et son fils Julian, des français installés dans cette ville si chaude. La clim fonctionne à plein régime, et nous passons nos deux journées à travailler au frais. C'est également l'occasion de faire une petite révision du Toy chez un mécano ami de Clotilde.

Mercredi 14 juillet : pour nous, ce n'est pas la fête nationale, mais la traversée du désert de Sonora ! De Hermosillo à Mexicali, 700 km de semi-désert avec une température d'environ 44° à l'ombre, on apprécie la clim. Mais pour le bivouac, au milieu de nulle part, nous essayons de nous endormir avec plus de 38°, chaleur sèche fort heureusement.

Pendant plusieurs heures, nous longeons la frontière américaine, ce qui nous permet de visualiser ce fameux "Mur de la honte" construit par le gouvernement américain afin de limiter ( ! ) l'immigration clandestine des latinos.
En effet, le 26 octobre 2006, le président des États-Unis George W. Bush a fait publier officiellement la loi du Secure Fence Act destinée à renforcer la surveillance de la frontière avec le Mexique et à lutter contre l'immigration illégale. Il est peu probable que ce mur régle le problème des sans papiers, aucun mur n’arrête la faim. Totalisant 1.200 kilomètres, soit un tiers de la frontière, un mur haut de 4,50 mètres a été construit dans les deux années qui ont suivi. Le budget initial du mur aurait été de 2 milliards de dollars, mais lorsque ce budget est annoncé, en 2006, les démocrates rétorquent que sa construction coûtera au moins 7 milliards de dollars. Aujourd’hui, les chiffres de 10 à 20 milliards sont évoqués. La barrière possède 1.800 tours de surveillance, avec près de 18.000 hommes de la Border Patrol pour en assurer la surveillance.

On bat un record : 3 contrôles militaires anti-narcotiques en une matinée, dont l'un qui nécessite 50 minutes de file d'attente sur la route, par 42° à l'ombre, mais il n'y a pas d'ombre, alors on attend en plein soleil !

Avant d'entrer aux USA, nous tenons à parcourir la Baja California, cette péninsule au nord-ouest du Mexique, entre l'océan Pacifique et la mer de Cortez. Longue de plus de 1.300 km, et d'une largeur variant entre 50 et 250 km, elle est constituée de chaînes montagneuses qui s'élèvent dans le nord à plus de 3.000 m d'altitude.
L’aspect actuel de la péninsule est dû à la combinaison de deux phénomènes géologiques que sont la tectonique des plaques et l’activité volcanique. La plaque Pacifique à laquelle sont rattachées la Californie nord-américaine et la Basse Californie s’éloigne peu à peu de la plaque Amérique sur laquelle repose le reste de l’Amérique du nord. Sur le long terme, l’effet de cette tectonique a progressivement détaché la Basse Californie du continent et formé la plupart des chaînes de montagnes de la péninsule. La tristement célèbre faille de San Andréas, qui marque la limite entre les deux plaques tectoniques, s’étend de la ville de San Francisco (USA) jusqu’aux profondeurs de la mer de Cortés.

Notre première halte sera près d'Ensanada chez Arthur et Molly, un couple d'américains installés en Basse Californie depuis 11 ans … dans un ghetto pour gringos ! Arthur Kanegis est le producteur réalisateur du film relatant la vie de Garry Davis, qui a renoncé en 1948 depuis la France à sa nationalité américaine pour devenir le premier "citoyen du monde" (voir le site Internet d'Artur Kanegis : www.onefilms.com).

En plein désert, une visite s'impose à la très belle mission Jésuite de San Ignacio, bâtie en 1728 au milieu d'un surprenant oasis. Cet édifice massif, aux murs de lave de 1,20 m d'épaisseur, est une des plus belles églises de la région. A Mulegé, une autre belle mission du XVIII^ème siècle, perchée sur une colline, domine la ville.
Trois jours de route nous seront nécessaires pour remonter la "Baja" vers le nord, avec de nouvelles haltes chez nos amis Bill (Mulegé), Fernando et sa famille (Ensanada), et Arthur & Molly (La Mision).
Le plus surprenant, en cette période estivale, c'est le grand contraste de température entre la côte pacifique et la côte de la mer de Cortez. La route qui traverse la totalité de la Baja California passe tantôt de l'océan Pacifique, où les courants froids amènent brume et grande fraicheur (20° le jour / 17° la nuit) à la mer de Cortez (40° le jour / 32° la nuit), alors que l'on passe de l'un à l'autre en une heure ou deux. Ce phénomène n'existe qu'en été, période où le contraste thermique entre le désert brûlant et le Pacifique est très marqué. A noter que l'on retrouve ce phénomène quasiment sur toute la côte du Pacifique, aussi bien au Chili qu'à San Francisco, en Californie.

Comme dans beaucoup de pays chauds, des lézards (geckos) courent le soir sur les murs des maisons. Mais avez-vous déjà vu un accouplement de geckos ? Les geckos mâles sont pourvus d'hémipénis, c'est-à-dire de deux pénis semi-rigides logés à la base de la queue. Ils utilisent l'un de ces hémipénis pour féconder la femelle. L'accouplement peut durer de quelques minutes à quelques heures, mais la moyenne se situe plutôt autour d'un quart d'heure. Chez de nombreuses espèces, le mâle immobilise la femelle durant l'accouplement, généralement en la mordant au niveau de la nuque, ce qui peut parfois entraîner des blessures chez les espèces ayant une peau fragile.

Avant de quitter le Mexique, nous nous devons de nous indigner de la façon de conduire des mexicains (il est vrai qu'ils "achètent" leur permis de conduire), ce qui provoque de très nombreux accidents. Les routes sont jonchées, et pas uniquement dans les virages, d'ex-voto à la mémoire des tués sur la route !

Très belle surprise, au dernier moment, le dimanche, nous rencontrons Hazel, une prof de fitness dans un complexe pour états-uniens, à quelques kilomètres de la frontière. Hazel y travaille depuis 4 ans, et elle nous invite à y passer quelques jours, car elle a le droit d'inviter sa famille et ses amis et de faire profiter de toutes les installations. C'est ainsi que nous nous retrouvons dans un bungalow au milieu de cet extraordinaire SPA, le "Rancho La Puerta", semble-t-il l'un des plus luxueux au monde !
Pendant 3 jours, au même titre que les clients, nous sommes logés, nourris (excellente cuisine) et participons à de nombreuses activités en plein air, dans un cadre bucolique vraiment idyllique. Entre yoga, aérobic dans une immense piscine, jacuzzi, méditation, tai-chi, concert de piano, présentation de notre diaporama, contact avec les clients, et beaucoup de temps avec Hazel qui s'occupe super bien de nous, ces trois jours passent trop vite. L'ambiance y est décontractée et hyper sympa, nous avons vraiment le coup de foudre pour ce lieu privilégié que nous ne nous serions jamais offert si nous n'avions pas connu Hazel. Un immense merci à toi.
Nous terminons en beauté notre traversée de l'Amérique latine ! Allez faire un tour sur le site Internet du Ranch, vous allez rêver : Mais ne regardez surtout pas les prix, cela déprime :-))

Mercredi 11 août 2010 : cette fois-ci, nous quittons pour de bon le Mexique, et par là-même l'Amérique latine, où nous étions depuis plus de deux ans. Nous tournons une nouvelle page de notre voyage, en entrant aux USA.