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Haut-Karabakh
Haut-Karabakh

330 kilomètres séparent Erevan de Stepanakert, et après la ville de Goris, nous traversons Tech, le dernier village arménien avant la "frontière" ; les 100 derniers kilomètres ont été financés par la diaspora. Nous quittons donc le territoire arménien pour nous engager dans le corridor de Latchin, d'une longueur d'environ 10 km et ayant fait l’objet d’âpres combats et négociations. Au bout d'une route en lacets, nous nous arrêtons au poste de contrôle, où nous présentons nos passeports et visas. Une fois arrivés à Stepanakert, la "capitale" du Haut-Karabakh, il nous faut aller au Ministère des Affaires Étrangères afin d'obtenir une Carte d'Accréditation. C'est ce laisser-passer qui nous permettra de circuler librement dans cette enclave, ou tout au moins dans des zones bien déterminées, à l'exception, bien entendu, de la "ligne de front".


Haut-Karabakh
Haut-Karabakh
Haut-Karabakh

Aujourd’hui, la frontière arméno-azéri est fermée depuis le conflit du Haut-Karabakh. D'ailleurs, il n'y a pas plus de relations ou voies de communication ouvertes avec la Turquie non plus et des miradors se font face de part et d’autre de la longue frontière commune. Deux peuples qui s’observent, s’épient sans se parler. L'Arménie est un pays qui est véritablement enclavé. Seuls 2 axes terrestres restent encore actifs. Une route part vers le sud-est en direction de l’Iran. C’est par cette voie commerciale vitale, qui longe une autre enclave, contrôlée par l'Azerbaïjan, celle du Nakhitchevan, que transitent la plupart des marchandises en provenance d’Iran. Une autre route passe à travers les gorges de Debed, puis remonte au nord vers la Géorgie. La curiosité nous pousse à aller voir de l’autre côté : au Haut-Karabakh, qui est une zone "dite" dangereuse où la protection consulaire ne peut être assurée aux ressortissants étrangers en cas de problème..... En effet, le Haut-Karabakh contrôlé aujourd'hui par l'Arménie est, géographiquement parlant, en Azerbaïjan et vit depuis plus de dix ans dans un contexte ni de guerre, ni de paix. Proclamée indépendante après le référendum de décembre 1991, cette république autonome auto-proclamée voit son statut international toujours indéterminé, même si un cessez-le-feu signé en mai 1994 a mis un terme officiel aux hostilités. Ce territoire autonome est peuplé en majorité d'arméniens, mais appartenait à l'Azerbaïdjan.
Voyager par voix terrestre est parfois compliqué certes, mais vous fait appréhender très rapidement les finesses de la géopolitique ! Alors ne vous étonnez pas si vous n'avez rien compris à ce paragraphe, car c'est en allant voir sur place que nous avons enfin fini par comprendre.
Karabagh signifie "jardin noir". C'est à la fertilité de ses terres que cette région doit son nom. C'est une région montagneuse d'environ 5.000 km2 se situant au sud est de l'Arménie. Le Karabakh se nommait alors l'Artsakh.


Karabakhi
Mamik et Babik
Karabakhi

Après 3 ans de guerre, les Karabakhis, fortement soutenus par l'Arménie, sont vainqueurs. L'armée azéri est non seulement repoussée hors du Haut-Karabakh, mais sept districts d'Azerbaïdjan dont la ville d'Agdam, sont occupés par les arméniens et complètement vidés de leurs habitants azéris. Plus de 500 000 azéris se retrouvent déplacés de l'autre côté de la ligne de front dans des camps de fortune. L'Arménie a dû, quant à elle, accueillir près de 300 000 arméniens chassés d'Azerbaïdjan et le nombre de morts dépasse les 20 000. Mais après plus de 11 ans, rien n'a bougé, les lignes de front sont toujours là et les filets d'acier contre les hélicoptères ennemis toujours tendus entre deux vallées... En majorité peuplée d'arméniens, l'enclave du Karabakh avait été placée par Staline en Azerbaïdjan, tandis que le Nakhitchevan, majoritairement azéri, se trouvait ainsi séparé du territoire azéri par un isthme arménien.


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