VOYAGE AFRIQUE DE L'OUEST
HIVER 2004-05
25.000 km !
~ RÉCIT MAURITANIE (fin) ~
En savoir + !

Dimanche 12 décembre : Sangarafa  /  Kiffa

Donc, il est 6 h, le chantier s'éveille, concasseurs et camions se mettent en branle ! Pour une fois qu'on avait échappé à l'appel du muezzin (appel à la prière )! Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas : comme hier, on passe aujourd'hui 2 h 30 à un contrôle de gendarmerie, sur la route de l'espoir, mais cette fois-ci pour le plaisir ! En effet, l'un des deux gendarmes motards (ils sont 25 en Mauritanie) nous invite à prendre le thé, puis à partager un bout de viande (!) grillée avec lui, ainsi qu'avec 3 mauritaniens de passage ; grande discussion avec Babana, gendarme de son état, mais également joueur dans l'équipe mauritanienne de handball ! On passe ainsi plus de deux heures très agréables, qui nous changent du racket d'hier !
Route jusqu'à Kiffa, où l'on bivouaque sur le parking d'un hôtel quasiment vide, et où l'on a un excellent accueil (Hôtel El Emmel).
On parle depuis plusieurs jours de la route de l'espoir, alors, cela mérite une explication : cette route goudronnée est baptisée ainsi car elle était prévue pour relier Nouakchott aux régions du Tagant, ce qu'elle est parvenue à réaliser ; en revanche, l'espoir initial de la continuer pour rejoindre Tombouctou, au Mali, 500 km à l'est de Néma, s'est envolé !

Lundi 13 décembre  : Kiffa  / 40 km de Mbout

On avait eu notre "mamie" diabolique en Lituanie, on a ce matin notre "papy" diabolique  : le gardien de l'hôtel guettait notre descente de la tente de toît pour se précipiter avec nos thés mauritaniens, puis il s'occupe de nous comme des enfants.
Après une heure au cyber café, vraiment folklo et on en revient pas d'avoir réussi à envoyer notre mise à jour, on part pour le sud du pays, la région du fleuve, en bordure du Sénégal ; près de 200 km de pistes défoncées, parmi les plus difficiles qu'on ait jamais eues ! En effet la saison des pluies a arraché une bonne partie de la piste, et ce n'est qu'une succession de tarversées d'oueds, de rochers, de marches, de sable mou, sans croiser un seul véhicule, et avec le GPS comme seul outil de navigation ! Quelques villages du bout du monde, et la chaleur qui grimpe au fil de la journée, on dépasse les 34° dans l'après-midi.
Ce soir, bivouac sauvage, dans cet univers semi-désertique, et encore 28° à l'heure de grimper dans la tente !

Mardi 14 décembre : Séquence Émotion à Boughoul !

Ce mardi restera une journée mémorable de notre voyage en Mauritanie : quelques km après avoir quitté notre bivouac, on traverse un village de brousse, Boughoul (1.000 habitants), au moment du cours de l'école coranique des enfants, en plein air ; pendant une année, une quarantaine d'enfants quittent l'école pour suivre l'enseignement coranique traditionnel (la Mahdara). Comme autrefois, ils écrivent le coran sur des ardoises en bois avec une plume en bois trempée dans du charbon de bois !! Le maître d'école nous emmène ensuite dans sa classe, où nous distribuons aux élèves papier et stylos bille, et nous avons droit à un superbe chant traditionnel.
Ahmed, le maître (et prof de français !) nous emmène ensuite au village voisin, où a lieu un mariage Peul. Nous sommes accueillis avec les honneurs, et assistons pendant plus de 5 heures à la cérémonie traditionnelle de ce mariage : tout le village participe, ainsi que des habitants des villages environnants ; nous passons de case en case, de khaïma (tente) en khaïma, avec à chaque fois la cérémonie du thé ainsi que le zrig (dénomination locale du lait de dromadaire coupé avec de l'eau et du sucre).
La dot fixée devra être payée par le fiancé en chamelles, brebis et pièces d'étoffe, avant le mariage.
Des coups de fusils sont tirés pour annoncer la bonne nouvelle, et ce sont ensuite des courses de dromadaires et de chevaux, pendant les préparatifs du repas (veau sacrifié ce matin avec des biscuits trempés). Les plats sont ensuite répartis dans les cases et les khaïmas, et, par petits groupes, tout le monde se restaure.
Pendant ce temps, la mariée est "préparée" et coiffée, puis restera complètement invisible sous un grand voile, à l'abri des regards, jusqu'à la fin de la cérémonie (deux nuits de veillées).
Les amis de la jeune fille la conduiront en effet sous une petite tente de coton blanc dressée à l'écart, où l'attendent son fiancé et les garçons d'honneur. Plusieurs nuits se passent ainsi en bavardage, en tournois poétiques, en échange de menus cadeaux, en régal de mouton rôti, de thé vert et de zrig. De retour à Boughoul avec notre maître d'école, nous assistons sagement à un cours d'écriture arabe, puis à des chants traditionnels et la prière rituelle.
Nous décidons de rester ce soir à Boughoul pour profiter de l'ambiance de ce village de brousse ; on gare notre "bivouac" à quelques mètres du "feu", pour demain matin, à suivre !

Mercredi 15 décembre  : Boughoul  /  Kaedi

5 h du matin !  Juste après l'appel à la prière, les élèves de l'enseignement coranique arrivent et se regroupent autour d'un grand feu qu'ils allument (ils ont ramassé le bois la veille) ; puis, pendant une heure, ils récitent les sourates du coran, hallucinante cacophonie en pleine nuit !!
Vers 7 h le jour se lève, et l'enseignement coranique reprend !
Etonnante vie de ces villages de brousse ; on est à une bonne journée de 4x4 de la première ville et du premier goudron !
Village sans électricité ni eau (le puits est à près de 2 km, et heureusement ils ont des ânes pour le transport des bidons) ; imaginez que tous ces gamins n'ont aucun jouet ni jeu, et ne savent pas ce qu'est un poste de télévision !
Même pas un seul ballon dans tout le village, alors le ballon de foot que nous leur offrons les ravit au delà de tout ce qu'on peut imaginer !
N'y-a-t'il pas quelque chose qui ne tourne pas rond dans notre monde ??
Et il est rare de voir un village aussi propre, qui ne soit pas un dépôt d'ordures à ciel ouvert : il est tellement isolé du monde que notre société de consommation n'y est pas arrivée ; pas de "boutique", donc pas de sacs plastique, de cannettes, etc.
Ces 24 heures dans ce village de brousse sont pour nous du "National Geographic" grandeur nature !
On quitte notre village pour continuer la piste, d'abord jusqu'à Mbout, puis Kaedi ; on croise Michel, qui fait à peu près le même trajet en sens inverse, on s'échange des infos et des points GPS ! Cette après-midi, piste de latérite avec beaucoup de tôle ondulée et surtout de cailloux, l'un d'eux arrive à éclater la vitre de la portière conducteur (c'est la rançon d'avoir des pneus neufs !) ; un bon poliane et du collant fera l'affaire provisoirement, mais il faudra attendre une dizaine de jours, à Bamako, pour faire mettre une nouvelle vitre, Inch Allah !
Bivouac à Kaedi, sans grand charme (jardin du seul hôtel de la ville) et dans la poussière !

Jeudi 16 décembre : Kaedi  /  près de Maghama

Journée de piste en brousse le long du fleuve Sénégal ; beaucoup de sable et d'oueds asséchés à traverser.
A mi-journée, on tombe sur deux mauritaniens qui ont "vautré" leur vieux peugeot pick up dans un fossé (trop chargé, avec une quinzaine de sacs de 50 kg de riz, les freins n'ont pas suffi pour arrêter le pick-up avant le fossé ! Le treuil de notre 4x4 les aide à se sortir de ce mauvais pas !
Ce soir, on bivouaque au milieu d'un petit village de brousse ; le chef du village nous donne l'autorisation et nous installe au beau milieu des cases, on se retrouve rapidement avec tout le village autour du 4x4 !  Le chef du village (tribu Pula) sacrifie un poulet bicyclette pour nous et les femmes nous le font cuire pour notre dîner ; mais le chef ne le partage pas avec nous car le "docteur" lui interdit de manger salé une fois la nuit tombée !! (ça ne s'invente pas).
Et comme d'habitude nous avons droit à la cérémonie du thé.
Encore un grand moment d'authenticité dans ce village de brousse !

Vendredi 17 décembre : Maghama  /  Nierta

6 h, l'aube s'approche, les anes, les poules et les chèvre commencent à tourner autour du 4x4.
7 h, le village s'éveille et s'apprête à vivre un autre jour, semblable à hier et à ceux des années à venir !
Qu'il est agréable de vivre le quotidien de ces villages de brousse où aucun touriste ne se rend : les habitants ne sont pas pourris par les distributions aveugles de bonbons et autre bics ; il n'y a que dans ces villages de brousse qu'on est accueillis par "soyez les bienvenus" et non par "t'as pas cadeau ?"
Comme chaque matin, (lorsqu'on traverse uin village), on achète le pain au fournil du village, un délicieux pain, typique de ces pays d'Afrique de l'ouest (en dehors des grandes villes). Nous poursuivons notre piste de savane, pas toujours évidente à trouver car les herbes sont hautes et les traces s'effacent !
C'est en calculant tout au long de la journée les points GPS des villages à traverser que nous poursuivons notre chemin.
C'est la journée des oueds ! On en traverse un nombre hallucinant, dont un tellement ensablé et à pic qu'il a fallu le longer plus d'un km pour trouver où le franchir. Après Sélibabi, on remonte plein nord par des petites pistes de brousse vers Kiffa que nous devrions atteindre demain.

Samedi 18 décembre :  Nierta  /  Kiffa

Super piste de brousse en remontant sur Kiffa ; savane, sable, bel erg de sable ocre, oasis, et deux dunes qu'on arrive à franchir sans dégonfler (de justesse !).
En milieu d'après-midi, la boucle est bouclée, on est de retour à Kiffa, après 6 jours dans la brousse ; ce fut une riche expérience (le mariage à Boughoul, la soirée chez le chef du village), et une utilisation optimale d'un 4x4 !  Merci à mes amis de Toy4x4, en particulier à Steph, Alain, et Thierry pour les si nombreux conseils de conduite dans toutes les conditions de pistes (caillasses, marches, devers, côtes extrêmes, croisements de ponts, etc) ; merci également à Michel, qui m'a initié à la conduite dans le sable et au franchissement de dunes. Bonne nouvelle en arrivant à Kiffa, on trouve en stock chez un marchand de pièces détachées de voitures une vitre latérale, on peut donc enlever le plastique sans attendre Bamako. On retrouve nos habitudes, le parking de l'hôtel El emmel, où nous avions été si gentiment accueillis !

Dimanche 19 décembre

Après cette semaine en brousse, la matinée est bien utile pour faire un brin de toilette, quelques courses, et une tentative de cyber café.
Puis, quatre jours de route (!) de liaison pour rejoindre le Mali et sa capitale, Bamako.
Du goudron neuf sur 400 km, mais ensuite 450 km de pistes défoncées et tôle ondulée.
Au passage de la frontière Mauritanie / Mali, à Nioro du Sahel, c'est plutôt folklo : on arrive à 14 h, le douanier nous dit que c'est l'heure de sa sièste et qu'il faudrait qu'on revienne une heure plus tard ! En attendant, on va faire les formalités de police, et là on les interrompt dans une partie de dames (d'ailleurs on fera une partie avec eux !) ; quand au change, pour avoir des francs CFA, en toute logique on le fait à la pharmacie (en face de la banque qui, elle, ne fait pas de change !). Cela aussi, c'est l'Afrique !!


Comme promis, voici les RÉSULTATS DE NOTRE GRAND CONCOURS : il s'agissait du Pommier de Sodome
(Calotropis procera), qui est aussi appelé roustonnier, ou couillier, et je vous laisse deviner pourquoi !
C'est un petit arbre (3 ou 4 m) très répandu dans les lits d'oueds sableux. Les feuilles et les rameaux laissent
échapper un latex très corrosif. (voir page du site)
Et le grand gagnant est PASCAL 23 qui a répondu le 14/12 à 22h42  (tu nous enverras tes coordonnées par mail).
Les deuxièmes ex-aequo sont Catherine Poirier (de Toulouse) et Mi-Jo (de Lyon), 15/12 à 9h30.
Bravo également à Serge l'Auvergnat, Dina, la Blonde anonyme, Marie-Josée (de Bordeaux),
qui ont aussi trouvé la bonne réponse ! La deuxième question de notre grand concours sera posée
lors de la prochaine mise à jour du site !

Pour vos SMS d'encouragement de la semaine, merci à Mi-Jo (meilleure santé), Bruno (meilleurs vœux), Will,
Branka, Bruno Schaeffer, Pascale et Tony (bonjour à vous 2 ½), Danièle Soyer, Jeannine Carnet, Nicole Ganousse,
Maurice (du RAM), Mi-Jo, Alain (de Liège - on te donnera tous les conseils à notre retour), Marie-José (de Bordeaux),
Isa (Miss 4x4 ?),  Sophie (de Paris), Guillaume Tallon, et bien sur Fabien notre webmaster !

Petit rappel : pour ceux qui souhaitent nous envoyer un SMS (et c'est gratuit pour vous comme pour nous !),
il suffit d'aller sur l'URL suivante :http://services.thuraya.com/sms.html
puis faire un copier coller de notre numéro :  50203271, et taper votre texte, c'est facile, et en plus çà marche !!
SI POSSIBLE, MERCI DE NE PAS METTRE D'ACCENTS DANS VOS SMS.

NOUS SOUHAITONS UN JOYEUX NOËL A TOUS NOS FIDÈLES LECTEURS.
gps garmin

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